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vendredi 19 novembre 2010

Peak Oil : pourquoi le Pentagone est pessimiste

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Le Monde

Crépuscule dans le désert, le livre réquisitoire d’un banquier du pétrole texan qui suggère que l’Arabie Saoudite surestime ses capacités futures de production de pétrole, est l’une la source décisive de deux rapports récents du Pentagone envisageant des pénuries de pétrole « sévères » à partir de 2012 et jusqu’en 2015 au moins, ai-je appris auprès du département de la défense américain.

[Matthew Simmons, l’auteur de Crépuscule dans le désert (Twilight in the desert), publié en 2005, est décédé le 8 août à l’âge de 67 ans. Ses analyses sont une pièce du débat sur l’imminence du ‘peak oil’ (ou pic pétrolier). Lors de son décès, l’Agence internationale de l’énergie a salué le travail d’un « provocateur de l’industrie du pétrole » (sic) : une manifestation du respect dont jouissait ce banquier de Houston indépendant et iconoclaste, spécialiste des investissements dans le pétrole et fondateur de Simmons & Company International. En 2000, Matthew Simmons a été l’un des experts consultés par le vice-président américain Dick Cheney, lors de l’élaboration de la politique énergétique du président George W. Bush.]

Selon l’analyse développée dans Crépuscule dans le désert, les chiffres officiels publiés par la Saudi Aramco, la compagnie pétrolière nationale saoudienne, surestiment fortement le montant réel des réserves que la première puissance mondiale du pétrole est encore capable d’extraire de son sol. Conséquence, d’après Matthew Simmons : les extractions saoudiennes n’augmenteront plus, et pourraient même être sur le point de décliner brutalement.

L’état-major de l’armée américaine semble indiquer qu’il juge les craintes de M. Simmons fondées sinon crédibles, lorsqu’il reconnaît faire reposer sur elles le pronostic d’une « crise énergétique sévère » potentiellement « inévitable ».
Parus en 2008 et en 2010, les deux dernières livraisons du rapport bisannuel sur « l’environnement » des forces inter-armées américaines (les rapports JOE, pour Joint Operating Environment) occupent une place importante, à mon sens, parmi les analyses récentes reconnaissant l’éventualité (ou brandissant la menace) d’une chute des extractions mondiales de pétrole d’ici au milieu de cette décennie.

[Le seul fait que les rapports JOE2008 et JOE2010 émanent de l’état-major inter-armées américain leur confère de l’importance. L’armée U.S a toujours veillé de (très) près au bon approvisionnement en or noir saoudien de la grande puissance du « monde libre » :
dès 1944 et l’alliance passée entre le président Roosevelt et le roi Ibn Saoud quelques jours après Yalta, en passant par 1973 et la guerre du Yom Kippur, lorsque l’U.S Navy dessinait des plans d’attaque pour mettre la main sur le méga-champ de Ghawar et le terminal non moins vital de Ras Tanura, puis lorsque l’Arabie Saoudite accepta d’enfreindre secrètement son propre embargo sur le pétrole afin de réapprovisionner la 6e flotte américaine menacée de panne sèche, et… jusqu’à aujourd’hui.]

Les rapports JOE de 2008 et de 2010 émettent en termes identiques un diagnostic qui figure à ce jour parmi les plus pessimistes sur la question d’un éventuel choc pétrolier structurel d’ici à 2015 [j’ai été le premier journaliste à en faire état, en avril 2010]

Dans les rapport Joint operating environment 2008 (JOE2008, p.17) et JOE2010 (p.28 p.29), on lit :

« En 2012, les surplus de capacité de production de pétrole pourraient disparaître entièrement, et dès 2015, le déficit de production pourrait être proche de 10 millions de barils par jour. »

10 millions de barils par jour, c’est à peu près l’équivalent des extractions quotidiennes de l’Arabie Saoudite. 

Si en 2015, pour satisfaire la demande énergétique mondiale, il devait réellement manquer l’équivalent de la production de l’Arabie Saoudite, les années à venir promettraient d’être extrêmement délicates un peu partout dans le monde pour l’économie, la politique et, du coup, pour les forces militaires.


jeudi 18 novembre 2010

Dans le Nord, moins de pollution : merci la crise !

Libération


A première vue, bonne nouvelle, en 2009, le Nord-Pas-de-Calais a été beaucoup moins pollué que d'habitude. Chute impressionnante des chiffres : entre 15% et 20% de moins pour les rejets dans les airs, dans l'eau, pour les déchets. Frappant : un exemple, Arcelor Mittal, le pôle sidérurgique de Dunkerque, produisait 553 000 tonnes de déchets en 2008, 328 000 en 2009. Miraculeux ? Non. "Une telle évolution ne peut s'expliquer que par une baisse importante de l'activité", explique Michel Pascal,directeur régional de l'Environnement.
Chaque année, la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement, du logement) a le mérite de tenir conférence sur l'évolution des pollutions industrielles dans le Nord-Pas-de-Calais. C'est précieux, et tout à leur honneur. C'était cet après-midi, à Villeneuve d'Ascq : 2009 a donc moins pollué que bien d'autres années, mais c'est un cru "atypique". Comprendre : les baisses importantes constatées ne peuvent être prises comme points de référence, et il faudra s'attendre que 2010 soit un peu moins bon. Car la crise économique a frappé durement les entreprises de la région, et cela se voit, car elles ont moins pollué.
Arcelor Mittal, le plus gros pollueur régional, en premier lieu. Tout baisse chez lui et l'impact est immédiat : par exemple, il rejette à lui seul la moitié du CO2 produit par les industries dans la région (11,5 millions de tonnes sur 21 millions en 2008). Quand ce rejet descend de 3 millions de tonnes, l'impact est immédiat sur les chiffres. Moins 4,9% de CO2 rejetté dans l'atmosphère. La baisse d'activité de la raffinerie des Flandres, puis son arrêt, se voit de même dans ces données 2009. La souffrance du bassin industriel nordiste est là, et elle ne réjouit pas.
S.M.

Bois précieux de Madagascar : Nouvelles preuves que les coupes continuent

Madagascar Tribune

Un équipe de scientifiques du "Missouri Botanical Garden » (jardin botanique du Missouri), chargée de réaliser un inventaire botanique généraliste entre les rivières Ankavia et Ratsianarana, dans la partie orientale du parc national du Masoala, a déclaré avoir trouvé des douzaines de dépôts de bois de rose, et de camps de bûcherons. Apparemment, malgré l'interdiction officielle, les coupes de bois précieux (bois de rose, mais aussi ébène et palissandre) se poursuivent.
Les chercheurs estiment à 10 000 le nombre de personnes travaillant dans le parc à la coupe des arbres et à la chasse aux animaux sauvages, y compris aux lémuriens protégés. Les botanistes affirment aussi avoir découvert plusieurs pièges à lémuriens : ces animaux sont de plus en plus vendus sur le marché local, pour la consommation des habitants.
Ces évènements interviennent peu de temps après une video impliquant Andry Rajoelina dans des exportations illégales de bois de rose à destination de la Chine. Cette vidéo, un temps supprimée, a été remise en ligne (http://news.mongabay.com/2010/1105-... et http://fr.mongabay.com/2010/fr1105-...) après amélioration de la sécurité des témoins par l'EIA.
Recueilli par Mona M.


http://www.madagascar-tribune.com/Nouvelles-preuves-que-les-coupes,15085.html