Les présidents des Conseils régionaux de Guadeloupe et Martinique, Victorin Lurel et Serge Letchimy, ont demandé à la ministre de la Santé l'activation "sans délais" des dispositifs de service civique pour lutter contre la destruction des gîtes larvaires de moustiques, vecteurs de la dengue.
Dans un lettre rendue publique mardi soir et adressée la veille, les deux députés écrivent que "la Martinique et la Guadeloupe vivent une épidémie de dengue sans précédent: déjà 18 morts", et qui prennent acte de la décision gouvernementale de mobiliser l'armée pour contribuer à la destruction des gîtes larvaires.
Une soixantaine de militaires ont entrepris, lundi en Martinique et mardi en Guadeloupe, de nettoyer chenaux et gouttières d'écoles communales où les moustiques, profitant de la plus petite flaque d'eau stagnante, pondent.
Pour justifier l'instauration "sans délais" du service civique dans leurs départements, MM. Lurel et Letchimy affirment que "l'urgence de la situation nécessite à nos yeux de bousculer les procédures afin que nous puissions nous appuyer sur des équipes de jeunes que nous pourrons ainsi constituer rapidement".
Ils soulignent que "ces équipes pourraient intervenir sur le terrain en matière d'identification et de localisation des gîtes". "Cette action de proximité nous paraît à même de rendre plus efficace l'action des pouvoirs publics", ajoutent-ils.
"L'urgence de la situation commande une réaction coordonnée et unitaire dans la perspective d'éradiquer cette épidémie" concluent les deux parlementaires.
L'épidémie de dengue, qui a déjà touché 26.000 personnes en Martinique et 33.OOO en Guadeloupe, a fait une cinquième victime dans ce département d'outre-mer avec le décès, durant le week-end écoulé, d'un jeune homme de 16 ans.
La dengue a déjà fait 13 victimes en Martinique, confrontée à la circulation de deux (DEN1 et DEN4) des quatre stéréotypes, contre un seul (DEN1) en Guadeloupe, de cette "grippe tropicale" transmise par les piqûres d'un moustique, l'Aedes aegypti aux Antilles.