http://appablog.wordpress.com/2010/08/12/des-essaims-de-locustes-menacent-l%E2%80%99agriculture-a-madagascar-efforts-requis-d%E2%80%99urgence-et-avant-la-saison-des-pluies-pour-eviter-une-invasion/
ANTANANARIVO, Madagascar, 12 août 2010/African Press Organization (APO)/ — Madagascar est menacée par une invasion de criquets ravageurs, selon l’alarme lancée par la FAO aujourd’hui.
Des essaims immatures, en nombre inconnu, de Criquet migrateur malgache (Locusta migratoria capito) se sont formés, ont quitté le sud-ouest du pays où ils sont généralement cantonnés et ont commencé à migrer vers l’est et le nord, jusqu’à Maintirano. Le gouvernement estime que 460 000 familles rurales pourraient être menacées.
Une importante campagne de lutte de plusieurs mois sera nécessaire durant la saison des pluies, qui démarre à la mi-octobre, pour limiter l’augmentation des effectifs acridiens et empêcher que la situation n’évolue en une invasion.
C’est actuellement la saison sèche et fraîche à Madagascar, une période défavorable à la reproduction des criquets. Mais le temps chaud et humide de la saison des pluies, qui dure jusqu’au printemps, favorisera leur reproduction rapide.
En conditions adéquates, les criquets peuvent produire une nouvelle génération à peu près tous les deux mois, et jusqu’à quatre générations en un an.
La semaine dernière, la FAO a dépêché une mission d’évaluation qui a confirmé, en étroite coordination avec les autorités nationales, la gravité de la situation acridienne et la nécessité d’initier l’organisation de prospections aériennes d’ici début septembre.
Selon la FAO, 15 millions de dollars environ sont requis d’urgence pour la mise en place d’une vaste campagne terrestre et aérienne sur un demi-million d’hectares. En attendant le démarrage des opérations, l’Organisation a déjà activé des mécanismes de mobilisation des ressources humaines et matérielles et de prépositionnement des intrants et de l’équipement nécessaires dans le pays.
Des machines à dévorer
Les locustes ne se présentent pas toujours sous forme d’essaims – dans le sud-ouest de Madagascar, ils vivent à l’état solitaire. Mais lorsque de grands nombres d’individus se regroupent et que la densité des effectifs atteint un seuil critique, ils subissent des transformations comportementales, écologiques et morphologiques.
Les criquets commencent à se concentrer et à se comporter en groupes synchronisés de bandes larvaires (criquets encore dépourvus d’ailes) ou d’essaims d’ailés, se déplaçant en masse pour trouver de nouvelles sources de nourriture leur permettant de survivre et de se reproduire. Les changements morphologiques les rendent capables de parcourir de très grandes distances -jusqu’à 100 km par jour. Et de manger toutes sortes de plantes et de cultures.
Un criquet adulte peut ingurgiter en un jour l’équivalent de son propre poids en nourriture- soit environ deux grammes. Une infime partie d’un essaim moyen mange en une journée la même quantité qu’environ 2 500 personnes.
La réponse rapide est cruciale pour limiter les dégâts
Intervenir rapidement dès que les criquets commencent à former des essaims est la meilleure façon de gérer le problème, et aussi la moins coûteuse, selon la FAO.
En 2007-2009, les pays de la région de la mer Rouge qui avaient investi 20 millions de dollars dans la prévention acridienne, ont réussi à empêcher qu’une recrudescence du Criquet pèlerin se transforme en invasion. Les pays d’Afrique du Nord et du Nord-Ouest ne l’avaient pas fait au tout début de la résurgence acridienne de 2003, et ont dû débourser quelque 400 millions de dollars pour venir à bout des infestations en 2005.
SOURCE
Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)